Les Sagas Islandaises

Publié le par L'humain dans le sac

Haaa, les vikings, les dieux nordiques et leur résistance farouche contre le christiannisme, les grosses épées... Si d'aventure vous avez un proche qui souffre (ou vous fait souffrir) avec ce genre de fantasme, il y a un remède simple : mettez-lui entre les pognes les Sagas Islandaises. Il y un volume de la Pléiade qui leur est consacré, mais je crois qu'il en existe quelques-unes disponibles en édition de poche.

 

Elles donnent à voir un peuple fascinant, qui ignore la peine de mort (sauf pour punir le viol, le vol et la pratique de lma magie : et la plupart du temps, ces crimes sont punis par la proscription, qui est en pratique une peine de mort), dans lequel le meurtre est puni d'une amende. Un peuple sans État ni police où les décisions sont prises au court d'assemblées, les thing.

 

Ont lit dans les sagas les histoires de gens qui attachent plus d'importance à la qualité d'une tapisserie qu'à celle d'une épée (bien souvent elles se tordent pendant les batailles et les guerriers les redressent sous leurs pieds au milieu de la mêlée). Qui s'est converti à la religion chrétienne en toute simplicité, pour faciliter le commerce -et les vieux dieux n'ont pas cessé d'exister, ont les honore comme des anges et des saints, pas de quoi s'affoler.

 

A part dans la saga d'Egill fils de Grimr le chauve, les expéditions vikings sont expédiées en une phrase ("il parti en expédition viking durant l'été et en revint avec beaucoup de richesses et d'honneurs") . Ce qui compte, dans les sagas, ce sont les histoires de vols de poules, de propriété d'un champ de blé, les mariages, qui aura le droit de dépecer cette baleine échouée sur la plage. Et tout ça est régi par des lois minutieuses, suivies par des hommes qui ressemblent davantage à des légalistes tatillons qu'à des barbares en fourrures.

 

Alors, évidemment, comme le meurtre n'est puni que d'une amende, on est parfois tenté d'aller couper la tête de son voisin ("Une manière simple d'abréger la procédure", comme le dit joliment la Saga de Glumr le meurtrier) : ceux pour qui une histoire est bonne si elle donne à voir su sang qui coule ne seront pas perdus.

 

Lire les sagas islandaises pour se nettoyer la tête de certains clichés est une justification en soi ; comme de les lire pour ce qu'elles sont, des récits écrits dans un style lapidaire qui ne s'embarrasse jamais de fioritures pour décrire les hommes et ce qu'ils font : de grands récits d'action judiciaires, donc; avec de vrais morceaux de viande entière dedans.

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